IdT – Les idées du théâtre


 

Préface

Pertharite

Corneille, Pierre

Éditeur scientifique : Souchier, Marine

Description

Auteur du paratexteCorneille, Pierre

Auteur de la pièceCorneille, Pierre

Titre de la piècePertharite

Titre du paratexteExamen de Pertharite

Genre du textePréface

Genre de la pièceTragédie

Date1653

LangueFrançais

ÉditionLe Théâtre de P. Corneille, revu et corrigé par l’auteur, deuxième partie, Paris : Thomas Jolly, 1663, in-fol.

Éditeur scientifiqueSouchier, Marine

Nombre de pages1

Adresse sourcehttp://gallicalabs.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k714431

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/CorneillePerthariteExamen.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/CorneillePerthariteExamen.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/CorneillePerthariteExamen.odt

Mise à jour2016-06-14

Mots-clés

Mots-clés français

SourcesAntoine Du Verdier ; Paul Diacre ; Erycius Puteanus ; Flavius Blondus

SujetExtraordinaire ; altération de l’Histoire ; respect de la source

DramaturgieExposition

ActionSurprise ; coup de théâtre ; retournement ; fausse mort

Personnage(s)Inégalité de l’emploi des personnages ; sentiments

ReprésentationPublic

RéceptionÉchec

ExpressionQualité des vers

Mots-clés italiens

FontiAntoine Du Verdier ; Paul Diacre ; Erycius Puteanus ; Flavius Blondus

ArgomentoStraordinario ; alterazione della Storia ; rispetto della fonte

DrammaturgiaEsposizione

AzioneSorpresa ; colpo di scena ; falsa morte

Personaggio(i)Disomogeneità nell’impiego di certi personaggi ; sentimenti

RappresentazionePubblico

RicezioneInsuccesso

EspressioneQualità dei versi

Mots-clés espagnols

FuentesAntoine Du Verdier ; Paul Diacre ; Erycius Puteanus ; Flavius Blondus

TemaExtraordinario ; alteración de la historia ; respeto de la fuente

DramaturgiaExposición

AcciónSorpresa ; lance imprevisto ; mudanza de fortuna ; falsa muerte

Personaje(s)Desequilibrio en la presencia de los personajes ; sentimientos

RepresentaciónPúblic

RecepciónFracaso

ExpresiónCalidad de los versos

Présentation

Présentation en français

Créé en 1651 sans rencontrer le succès escompté, Pertharite est publié deux ans plus tard. On ne sait pas exactement quelle a été l’ampleur de cet échec : suffisamment important pour que Corneille en prenne acte et insiste sur ce point en 1653 dans son avis « Au lecteur », déclarant qu’il abandonne le théâtre. Ce départ n’est que provisoire : Corneille revient à la scène sept ans plus tard avec Œdipe, créé en janvier 16591.

Cet échec semble pourtant avoir laissé à Corneille un goût amer. L’« Examen » de la pièce, publié en 1663, et qui s’intègre dans la vaste opération éditoriale de publication de son théâtre complet lancée en 1660, adopte un ton plus sec encore que dans l’avis « Au lecteur ». L’auteur indique très brièvement ses sources et n’en donne plus d’extraits, contrairement à ce qu’il avait fait dix ans plus tôt. À l’inverse, si le premier texte liminaire ne donnait pas de raisons de l’insuccès de Pertharite, l’« Examen » en propose. Le choix d’un sujet « extraordinaire » n’aurait pas plu au public. En effet, trois points importants de la construction de l’intrigue auraient été désapprouvés par les spectateurs2.

Mais cette explication est brève, dépourvue de détails et teintée d’une ironie suggérant que, contrairement à ce qu’il déclarait dans l’avis « Au lecteur », Corneille ne semble pas tellement accepter le jugement des spectateurs. « L’inégalité de l’emploi » de Rodelinde est le seul défaut qu’il admet ; encore refuse-t-il de s’en justifier, renvoyant simplement à l’« Examen » d’Horace, où il a déjà fait allusion à la question. La dernière phrase de l’« Examen » souligne même les qualités de la pièce : Corneille se félicite des « sentiments » qu’il y a exprimés, de son style et de la conduite de l’exposition. Le public dont Corneille a toujours affirmé suivre les jugements est désigné par un « on » qui semble méprisant ; le dramaturge glisse même une remarque acerbe sur la « mode », suggérant une dégradation des mœurs du temps. Finalement, loin de s’incliner devant l’échec de sa pièce, Corneille préfère bel et bien condamner le désaveu des spectateurs.

Texte

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Examen

{NP 1} Le succès3 de cette tragédie a été si malheureux que pour m’épargner le chagrin de m’en souvenir, je n’en dirai presque rien. Le sujet est écrit par Paul Diacre aux 4e et 5e Livres des Gestes des Lombards4, et depuis lui par Erycius Puteanus au second Livre de son Histoire des invasions de l’Italie par les Barbares5. Ce qui l’a fait avorter6 au théâtre a été l’événement extraordinaire qui me l’avait fait choisir7. On n’y a pu supporter qu’un roi dépouillé de son royaume, après avoir fait tout son possible pour y rentrer, se voyant sans forces et sans amis, en cède à son vainqueur les droits inutiles, afin de retirer sa femme prisonnière de ses mains ; tant les vertus de bon mari sont peu à la mode8. On n’y a pas aimé la surprise avec laquelle Pertharite se présente au troisième acte, quoique le bruit de son retour soit épandu dès le premier, ni que Grimoald reporte toutes ses affections à Edwige, sitôt qu’il a reconnu que la vie de Pertharite, qu’il avait cru mort jusque-là, le mettait dans l’impossibilité de réussir auprès de Rodelinde. J’ai parlé ailleurs9 de l’inégalité de l’emploi des personnages, qui donne à Rodelinde le premier rang dans les trois premiers actes, et la réduit au second ou au troisième dans les deux derniers10. J’ajoute ici malgré sa disgrâce que les sentiments en sont assez vifs et nobles, les vers assez bien tournés, et que la façon dont le sujet s’explique11 dans la première scène ne manque pas d’artifice12.