Préface
Le Docteur amoureux
Le Vert
Éditeur scientifique : Charrié, Noëmie
Description
Auteur du paratexteLe Vert
Auteur de la pièceLe Vert
Titre de la pièceLe Docteur amoureux
Titre du paratexteAu Lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1638
LangueFrançais
ÉditionParis : A. Courbé, 1638, in-4°.
Éditeur scientifiqueCharrié, Noëmie
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71493k/f1
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/LeVert-Docteur-amoureux-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/LeVert-Docteur-amoureux-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/LeVert-Docteur-amoureux-Preface.odt
Mise à jour2013-06-11
Mots-clés
Mots-clés français
ActionÉpisode
Personnage(s)Docteur ; dottori italiens
ReprésentationHôtel de Bourgogne
RéceptionReprésentation / lecture
Relations professionnellesÉloge des comédiens
AutreChoix du titre
Mots-clés italiens
AzioneEpisodio
Personaggio(i)Dottore ; dottori italiani
RappresentazioneHôtel de Bourgogne
RicezioneRappresentazione / lettura
Rapporti professionaliLode dei comici
AltriScelta del titolo
Mots-clés espagnols
AcciónEpisodio
Personaje(s)Doctor ; dottori italianos
RepresentaciónHôtel de Bourgogne
RecepciónRepresentación vs lectura
Relaciones profesionalesElogio de los actores
OtrasElección del título
Présentation
Présentation en français
Texte
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AU LECTEUR
[NP1]Lecteur, je te donne une pièce dans une raisonnable médiocrité1. Les défauts que tu y remarqueras, ne sont pas assez grands pour la faire mépriser aux délicats, ni ses beautés assez suspectes pour mériter qu’on en dégoûte le monde. Je me dépouille moi-même de l’affection que je devrais avoir pour elle, et comme je ne la crois point parfaite, je ne prétends point aussi faire son apologie, ni excuser ce qu’il y a de faible. Le sujet n’est pas peut-être dans cette sévère justesse que les fâcheux demandent2; aussi serais-je bien marri que mon coup d’essai eût été un coup de maître, puisque j’aurais de la peine à me surmonter par après moi-même, si l’humeur m’en disait encore une fois. Je suis bien aise en cela de n’avoir affaire qu’à moi, et [NP2] puisque j’ai presque contenté la cour3, en ne faisant que médiocrement, je me promets que je la satisferai absolument4, quand j’entreprendrai quelque chose où je réussisse mieux5. Ce n’est pas après tout, que je te veuille persuader que cet ouvrage ne soit pas assez bon pour être lu. Je ne suis pas si peu jaloux de l’honneur qu’il a acquis à la représentation, que je m’efforce à t’en donner de mauvaises impressions6; ma réputation et le libraire n’y trouveraient pas leur compte, et je désobligerais contre toute sorte de raison quantité d’excellentes personnes qui lui ont donné de favorables applaudissements. Au contraire, s’il m’était ici permis de lui donner les louanges qu’il mérite, je te dirais des choses de la Vieille et de Julien qui leur seraient presque dues, et je mettrais particulièrement Fabrice en posture de nazarder7 tous les plus raffinés Dottori des Italiens8. Mais je tomberais peut-être dans un défaut dont je ne suis point capable, et l’on croirait justement que tout le monde les aurait désapprouvés, puisque je ferais moi-même leurs éloges. J’en laisse le jugement aux habiles désintéressés qui [NP3] l’ont vu représenter, et te conseille, lecteur, de suspendre le tien, jusqu’à ce que tu l’aies ouï par la bouche des originaux. Les comédiens y donnent des grâces que tu ne saurais t’imaginer en le lisant9, de sorte que ceux qui lui font visite dans l’Hôtel de Bourgogne, l’estimeront toujours davantage que les autres qui ne le connaîtront que par la lecture. Au reste sans trancher de l’auteur, et sans m’embarrasser à te rendre raison pourquoi, le Docteur n’étant qu’un épisode10, je n’appelle pas cette pièce du nom de son héros ou de l’héroïne, je te dirai seulement que j’ai voulu en cela imiter les comédiens qui ont toujours convié les honnêtes gens, et attiré le bourgeois sous le nom de Fabrice11. En effet je crois, si tu n’es de mauvaise humeur, que ses nouvelles grâces te satisferont, et que tu excuseras facilement si les autres personnages se contentent de ne rien dire de mauvais. Adieu lecteur, et puisque je te dis moi-même que je n’estime point cet ouvrage parfait, garde-toi bien de le censurer parce que nous ne serions pas amis.