Prologue
Parte primera de los donaires de Tersícore
Suárez de Deza y Ávila, Vicente
Éditeur scientifique : Bègue, Alain
Description
Auteur du paratexteSuárez de Deza y Ávila, Vicente
Auteur de la pièceSuárez de Deza y Ávila, Vicente
Titre de la pièceParte primera de los donaires de Tersícore
Titre du paratexteAl que lo fuere, no quitando lo presente
Genre du textePrologue
Genre de la pièceRecueil de pièces variées
Date1663
LangueEspagnol
ÉditionMadrid, Melchor Sánchez, a costa de Mateo de la Bastida, 1663, in-4°
Éditeur scientifiqueBègue, Alain
Nombre de pages4
Adresse sourcehttp://books.google.es/books?id=LEa0iP-YG2oC&printsec=frontcover&hl=es&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Suarez-PrimeraparteTersicore-Prologue.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Suarez-PrimeraparteTersicore-Prologue.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Suarez-PrimeraparteTersicore-Prologue.odt
Mise à jour2015-06-22
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComédie burlesque ; « baile » ; intermède ; « mojiganga » ; « sainete »
SujetBurlesque ; comique
FinalitéPlaisir
Expression« Jocoserio » ; pointes ; vers ; style bas ; langue vernaculaire
Mots-clés italiens
GenereCommedia burlesca ; « baile » ; intermezzo ; « mojiganga » ; « sainete »
ArgomentoBurlesco ; comico
FinalitàPiacere
Espressione« Jocoserio » ; acutezze ; versi ; stile basso ; vernacolare
Mots-clés espagnols
GéneroComedia burlesca ; baile ; entremés ; mojiganga ; sainete
TemaBurlesco ; jocoserio
FinalidadEntretenimiento
ExpresiónJocoserio ; concepto ; verso ; estilo bajo ; lengua vernácula
Présentation
Présentation en français
En effet, ce poème préliminaire présente, dans sa construction, plusieurs caractéristiques qui contribuent à une certaine singularité, parmi lesquelles figure la définition de l’instance narratrice – une voix poétique – qui n’est autre que le livre lui-même, comme le révèle le v. 11.
L’une des autres particularités de cette composition est sa valeur testimoniale dans la mesure où, à travers elle, l’auteur indique aussi bien le caractère aulique des œuvres réunies dans son livre que sa volonté expresse de les transmettre dans leur ensemble au récepteur par le truchement de la publication imprimée (v. 29-36).
Il convient aussi de souligner le propos principalement festif et plaisant du prologue, ouvertement assumée par le « moi poétique-livre » qui revendique sa filiation avec la muse Terpsichore (v. 17-20), information en totale adéquation avec l’essence même des pièces théâtrales présentées dont la typologie sera, en outre, détaillée dans les vers 21-24 du poème préliminaire. Sa tonalité mi-sérieuse mi-bouffonne apparaît dès la topique apostrophe initiale, à travers la combinaison, parfaitement dosée, d’une manifestation de tendresse affectée et d’une franche démonstration d’indifférence de la part d’un je lyrique qui cherche précisément à ne pas laisser indifférent le lecteur, en le surprenant et en le provoquant par le biais d’une succession de divers titres, d’une tonalité familière et prosaïque, le tutoyant dans le but de créer une artificieuse sensation de proximité.
L’on peut également souligner la mention expresse des deux types de récepteurs, aussi bien les lecteurs que les lectrices, qui seront amenés à juger le livre (v. 9-10). Le fait est qu’en défendant et en justifiant la publication des pièces que ce prologue accompagne, tout en anticipant les probables critiques, objections, récriminations et procès d’intention qu’un lecteur, inévitablement ennemi en sa qualité de censeur, pourrait émettre, l’instance narratrice – qui est le livre lui-même, rappelons-le – va adopter des stratégies diverses combinant soumission, attaques, éloge personnel et excuses. Nous avons un bon exemple de cela dans la première phrase du poème, où le livre passe successivement de l’indifférence affectée (v. 1-5) à la récrimination (v. 5-8) et à la présentation de sa récente parution comme excuse pour minimiser, en guise de captatio benevolentiae (v. 9-12), la portée de ses possibles lacunes et de ses maladresses.
Parmi les autres manifestations de cette curieuse captatio benevolentiae figurent les prières et louanges adressées à Dieu afin que le livre plaise au lecteur (v. 15-16), lorsqu’il souligne la sagesse du lecteur au regard de sa propre ignorance (v. 47-48), lorsqu’il demande expressément au lecteur de faire preuve de sollicitude, de pitié, de droiture et de tempérance (v. 69-72, 73-76, 81-84, 86), lorsque, par le biais d’une douteuse affirmation de valeur générale, il signale que personne ni rien n’est parfait (v. 77-80) ou encore lorsqu’il prétend se faire complice du lecteur en lui proposant de composer lui-même un ouvrage qui puisse dépasser celui qui vient d’être publié, avec l’unique but d’humilier et de mortifier l’auteur (v. 53-56). C’est précisément dans ce jeu de séduction désespéré mené à ses limites que réside l’une des plus grandes réussites de ce singulier poème-prologue de Suárez de Deza. Le moi poétique-livre en vient même, dans son besoin de se décharger de toute responsabilité, à proposer une étrange alliance entre lui et le lecteur contre l’auteur lui-même, ce dernier étant, en fin de compte, le responsable ultime des textes : le livre ne fait finalement qu’obéir à la volonté et au caprice de l’auteur, qui l’expose, sans défense, à la censure du cruel lecteur (v. 13-14).
Par ailleurs, et en accord avec le jeu capricieux qu’il a entrepris, le je lyrique peut également, dans son acharnement démesuré à convaincre de son innocence, attaquer le lecteur, notamment quand il prédit que ce dernier critiquera la mauvaise qualité des œuvres réunies dans le livre (v. 25-28, 41-44) ou quand il l’avertit du danger que cela représente de ressembler à un ignorant (v. 49-52) ou de se tromper, comme cela arrive à de nombreux censeurs (v. 65-68).
Enfin, le prologue ne néglige pas non plus certains topoi tels que celui de la nouveauté des traits d’esprit pour pousser à la lecture du livre (v. 21-24), ou d’autres plus osés comme celui de la possible intransigeance ou vengeance du lecteur ayant eu à dépenser de l’argent pour acheter le livre (v. 61-64).
Présentation en espagnol
Texte
Afficher les occurrences dans les notes