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Dédicace

La vengadora de las mujeres. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio

Vega Carpio, Lope de

Éditeur scientifique : Di Pastena, Enrico

Description

Auteur du paratexteVega Carpio, Lope de

Auteur de la pièceVega Carpio, Lope de

Titre de la pièce La vengadora de las mujeres. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio

Titre du paratexte La vengadora de las mujeres. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio dedicada a la señora Fenisa Camila

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceComedia

Date1621

Langueespagnol

ÉditionMadrid: Fernando Correa de Montenegro, a costa de Alonso Pérez, 1621, in-4°

Éditeur scientifiqueDi Pastena, Enrico

Nombre de pages2

Adresse sourcehttp://www.cervantesvirtual.com/obra/la-vengadora-de-las-mujeres--1/

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Vega-vengadora-dedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Vega-vengadora-dedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Vega-vengadora-dedicace.odt

Mise à jour2016-03-08

Mots-clés

Mots-clés français

SourcesFemme source d’inspiration

SujetMépris des femmes envers les hommes

DédicataireCorrespondance entre la dédicataire et le sujet de la pièce

MetadiscoursDédicace=lettre, dédicace = flatterie

ActualitéLope prêtre

AutreGarcilaso, Aristote

Mots-clés italiens

FontiDonna fonte di ispirazione

ArgomentoBiasimo delle donne verso gli uomini

Dedicatario e PersonaggioCorrispondenza tra la dedicataria e il tema dell’opera

MetadiscorsoDedica=lettera ; dedica=adulazione

AttualitàLope sacerdote

AltriGarcilaso, Aristotele

Mots-clés espagnols

FuentesMujer fuente de inspiración

TemaDesprecio de las mujeres por los hombres

Dedicatario y personajeCorrespondencia entre la dedicataria y el tema de la obra

MetadiscursoDedicatoria=carta ; dedicatoria=lisonja

ActualidadLope sacerdote

OtrasGarcilaso, Aristote

Présentation

Présentation en français

Cette dédicace dont Lope de Vega est l’auteur précède La vengeresse des femmes (La vengadora de las mujeres), texte publié en 1621 (dans la Decimaquinta parte de las comedias de Lope de Vega Carpio, Madrid, Fernando Correa de Montenegro, Alonso Pérez, f. 49r-50r ; et à Madrid, Veuve d’Alonso Martín, Alonso Pérez, f. 47r-47v), dont l’approbation date du 24 septembre 1620. La comedia a dû être composée entre 1613 y 1620. Selon Morley y Bruerton la composition daterait du dernier lustre de cette période1. Dans la dédicace –rédigée peu avant l’impression– Lope écrit que l’œuvre « était perdue à la Cour », ce qui donne à penser que la rédaction de la pièce est ancienne. Cependant, elle ne figure pas dans la liste de la deuxième édition (1618) du Pèlerin en sa patrie2.

Malgré l’irréalité propre au genre palatin dont relève La vengeresse des femmes, la pièce intègre des aspects du débat de l’époque autour du rôle de la femme —particulièrement des femmes de haute naissance— dans la société3. En effet, Lope relie dans cette dédicace les vicissitudes dramatisées dans la comedia avec le cas d’une femme revendicatrice : le dramaturge dédie la pièce à « Madame Fenisa Camila », dont l’identité reste inconnue à ce jour, « afin de convaincre votre imagination que vous fûtes le maître de cette fable ». Il invite ensuite la dame, manifestement péremptoire dans ses affirmations, à ne pas mépriser les hommes et à ne pas tenter de s’opposer à la nature. Une phrase est particulièrement révélatrice de sa pensée (« Ne tentez pas, par vanité, des choses qui, n’ayant pas la vertu pour fondement, s’opposent à la nature »), car on y trouve des termes-clés comme “vanité”, la motivation à laquelle on attribue la critique de la conduite masculine, et “nature”, la force qui devrait s’imposer face à toute spéculation4. Le texte de la dédicace s’achève sur l’invitation horacienne et garcilasienne au carpe diem et sur une invitation à ne pas se moquer de ceux (les hommes ou les admirateurs éconduits) qui pourraient à leur tour se moquer d’elle. La phrase de Lope semble confirmer l’opinion plus générale de McKendrick selon laquelle les dramaturges du Siècle d’Or ne parviennent à justifier les plaintes des femmes autrement que par la vanité ou la prétention intellectuelle5, démontrant ainsi les limites de leur vision de la revendication féminine. Il faut cependant signaler que le dramaturge tente de présenter le conflit dramatique de façon convaincante (dans la vie réelle il sut apprécier les femmes érudites) ; qu’il critique dans la dédicace des attitudes jugées excessives, comme la haine et l’animosité envers eux ; et enfin que le paratexte fait partie d’un système de masques de la communication littéraire et que grâce à lui Lope poursuit son entreprise de flatterie et de “séduction” platonique de la destinataire6, dont il s’engage à célébrer l’esprit si « madame Fenisa Camila » cesse d’agir comme elle le fait. On relève également dans ce texte une utilisation des auctoritates (facilitée, on le sait, par les polyanthées) : si le dramaturge aime à émailler ses textes liminaires de lieux communs utiles pour son argumentation, la première des célèbres citations d’Aristote employée dans la dédicace (voir note 15) contribue à renforcer son image d’érudit et inscrit son discours dans le sillage d’une longue tradition misogyne. Cette citation apparaît également dans un passage de La vengadora de las mujeres, prononcée par Julio, personnage comique de la comedia, parfois bien malgré lui (v. 704-706).

            Le Lope de La vengadora tente à bien des égards d’atténuer la “chute” et les excès de sa très savante et farouche héroïne (dont on retrouve des traits dans Dédain pour dédain / El desdén con el desdén de Moreto) qui manifeste tout au long de l’intrigue des capacités remarquables, et une fois libérée de ses obsessions, devient l’emblème de la perfection féminine. Dans la dédicace, en revanche, l’auteur se montre particulièrement critique envers Laura —qui, lorsqu’elle s’intéresse à Lisardo, le prend pour un simple secrétaire— et utilise l’exemple, en guise d’avertissement à ; « Madame Fenisa Camila », de la princesse de la comedia, victime de l’amour et des risques d’une relation entre personnes de condition inégale.

            En définitive, on peut affirmer que Lope se montre dans La vengadora de las mujeres plus indulgent envers la gent féminine que dans la dédicace. Le temps écoulé entre la rédaction de la pièce et de la dédicace et la singularité de leur “grammaire” intrinsèque peut peut-être expliquer ce léger décalage.

 Traduction : Anne Cayuela

Présentation en espagnol

La dedicatoria firmada por Lope precede La vengadora de las mujeres, texto impreso por primera vez y en dos ocasiones en 1621 (en la Decimaquinta parte de las comedias de Lope de Vega Carpio, en Madrid, por Fernando Correa de Montenegro, a costa de Alonso Pérez, dedicatoria en los ff. 49r-50r; y en Madrid, por la Viuda de Alonso Martín, a costa de Alonso Pérez, f. 47r-47v), con aprobación ya firmada el 24 de septiembre de 1620. La comedia podría haber sido compuesta entre 1613 y 1620, con más probabilidad en el último lustro de ese lapso según Morley y Bruerton7: es cierto que en la Dedicatoria –redactada presumiblemente no mucho antes de la impresión– Lope escribe que «andaba perdida por la corte», lo que podría llevar a creer que se remontara a unos años atrás, pero no hay que olvidar que el título no consta en la lista de la segunda edición (1618) del Peregrino en su patria8. ; A pesar de la desrealización propia del género palatino al que La vengadora de las mujeres pertenece, la pieza podría haberse adueñado de aspectos del debate de la época sobre el papel de la mujer –especialmente de alto nacimiento– en la sociedad9, pues en esta Dedicatoria el propio Lope relaciona las vicisitudes dramatizadas en la comedia con el caso de una mujer reivindicadora: el dramaturgo destina la pieza a la «señora Fenisa Camila», hoy aún por identificar, «por si pudiese persuadir su imaginación que fue el dueño de esta fábula». El emisor invita a la dama, por lo visto polémica en sus afirmaciones, a no denostar a los hombres y a no pretender oponerse a la naturaleza. Una frase es especialmente reveladora («No intente por vanidad cosas que, no teniendo por fundamento la virtud, se oponen a la naturaleza»), pues contiene vocablos-clave como vanidad, la motivación a la que se atribuye la crítica de la conducta masculina, y naturaleza, la fuerza que debería imponerse a toda especulación10. El breve texto culmina con la invitación horaciana y garcilasiana al carpe diem y una advertencia a la destinataria a no burlarse de quienes (los hombres o los admiradores rechazados, cabe entender) a su vez podrían burlarse de ella. La frase de Lope parecería confirmar la opinión más general de McKendrick por la que los dramaturgos del Siglo de Oro no consiguen formular una razón para las quejas femeninas que trascienda la vanidad o la soberbia intelectual11, manifestando con ello las limitaciones con que presentan una genuina reivindicación por parte de las mujeres. Sin embargo, habría que tener en cuenta que en la comedia el dramaturgo está interesado en primer lugar en plantear de forma convincente el enésimo conflicto dramático (en la vida real supo apreciar a mujeres eruditas); que en la Dedicatoria se critican actitudes que su autor considera excesivas, como el aborrecimiento de los hombres y la mordacidad contra ellos; finalmente, que el paratexto forma parte del sistema de máscaras de la comunicación literaria y en él Lope sigue halagando y «seduciendo» platónicamente a la destinataria femenina12, cuya discreción dice estar dispuesto a elogiar si la «señora Fenisa Camila» deja de actuar como hace. Asimismo se confirma la asunción desenvuelta por parte del Fénix de las auctoritates antiguas (como es sabido, a través de la frecuente mediación de polianteas): si es del todo acostumbrado que el dramaturgo recupere en el texto liminar algún lugar clásico para sus argumentaciones, la primera de las influyentes citas de Aristóteles que ahí emplea no solo contribuye a reforzar su imagen de erudito y le sitúa en la estela de una larga tradición de ribetes misóginos, sino que puede reaparecer en un pasaje de La vengadora de las mujeres en boca de una figura de la comedia eminentemente cómica, en ocasiones a su pesar, como Julio (vv. 704-706). ;             El Lope de La vengadora tiende a atenuar en más de un aspecto la "caída" y los excesos de su culta y esquiva heroína (de ello se acordará Moreto al pergeñar su Desdén con el desdén), quien a lo largo de la intriga también demuestra las notables capacidades que tiene y, una vez despojada de sus obsesiones, se convierte en cifra de lo mejor que puede entrañar lo femenino. En la Dedicatoria, en cambio, el autor resulta más bien crítico con Laura –que, cuando se interesa por Lisardo, lo cree un mero secretario– y adopta como exemplum admonitorio para la «señora Fenisa Camila» precisamente lo acaecido a la princesa de la comedia, subyugada por el amor tras haberse expuesto a los riesgos de una relación entre desiguales. ;             En definitiva, cabe afirmar que en La vengadora de las mujeres Lope parece mostrarse más indulgente con el cosmos femenino que en la Dedicatoria. El que pudiera haber transcurrido algún año entre la redacción de la primera y la de la segunda, así como la "gramática" intrínseca de comedias y dedicatorias, contribuirían a explicar ese leve desfase tonal. ;  

Texte

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La vengadora de las mujeres

comedia famosa de Lope de Vega Carpio

dedicada

 a la señora Fenisa Camila13

 

Desde que supe que querían imprimir La vengadora de las mujeres, que por ventura por este intento andaba perdida por la corte, previne dirigirla a Vuestra Merced, como a persona a quien más justamente tocaba el título, pues ha vencido más mujeres con su hermosura que hombres han engañado con palabras de casamiento, lazo en que tan fácilmente caen. Y aunque yo estaba en sagrado, así por el oficio como porque en las ventanas de los años no alcanza el toro14, quise hacer este gusto a Vuestra Merced por si pudiese persuadir su imaginación que fue el dueño de esta fábula. Vanidad es en una mujer despreciar los hombres, pues cuando Aristóteles dijo que la mujer le apetecía como la materia a la forma no pensó que era pequeño el encarecimiento15. Mas responderá Vuestra Merced que Dios, habiéndole criado, le halló solo, y que le dio la mujer por compañía16, de donde querrá inferir que él debe apetecerla y que ella puede huirle. El argumento es falso, porque saliendo del mismo, ha de volver a su primera causa como a la mar los ríos. Él solo, dijo el Filósofo que era Dios o bestia17. Vuestra Merced no puede ser lo primero ; mire al peligro en que se pone con lo segundo, y si le ha de suceder lo que a Laura, que con todas sus letras, sus estudios, cuidados y melindres vino a querer sujeto donde si la mentira del disfraz fuera verdad de la persona, más que de las mujeres, había sido la vengadora de los hombres. No intente por vanidad cosas que, no teniendo por fundamento la virtud, se oponen a la naturaleza. No ame Vuestra Merced pero no aborrezca, no diga bien de los hombres pero no los infame; siquiera porque sus padres desearon que lo fuese, y les pesó de que naciese mujer, y aun a la misma naturaleza, que por su falta la hizo hombre imperfecto18, título que dieron a la mujer tantos filósofos. Mas porque no parezca que habiendo de ser esta carta dirección19 de esta comedia y, como en los libros se usa, primera en las licencias de las lisonjas, aseguro a Vuestra Merced que la tengo por hermosa y que la tendré por discreta, si la veo de la opinión de Laura, con algún dichoso Lisardo que la merezca, porque la más pintada mariposa, sin que la busque la llama, se abrasa en ella20, y nos han enseñado los ejemplos de las historias, así antiguas como modernas, notables castigos de semejantes libertades; por lo menos entran aquí los avisos de los poetas y el de Horacio con Garcilaso, cuando dijo :

 

En tanto que de rosa y azucena21

 

porque Vuestra Merced podría aguardar a tiempo que los mismos de quien ahora se burla, se burlasen de ella. Dios guarde a Vuestra Merced.

Capellán de Vuestra Merced

 Lope de Vega Carpio